ROSPOR EDEN

Rosporden 2023, HPPR rend hommage à Pierre Loti et en particulier à son oeuvre "Mon frère Yves"
Affichage des articles dont le libellé est Textes. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Textes. Afficher tous les articles

Rosporden par Maxime MAUFRA (1861-1918)

Rosporden, 1911, par Maxime MAUFRA

 


MAUFRA, Maxime (1861-1918)

         Le paysage ne change guère lorsqu'on a franchi, à Rosporden, l'étang formé par l'Aven, une des  rivières les plus aimables de Bretagne. Peut-être est-il plus sauvage encore

                                    Ce pays de vallons, de rivières et de bois,
                                    De chapelles sans nombre et de petites croix.


                "Le site est cependant pittoresque : l'étang formé par l'Aven et franchi par les chaussées des chemins de fer de Quimperlé et de Scaër reflète dans ses eaux un cordon de maisons et l'église à demi-entourée par les eaux. Une belle flèche en granit se dresse au centre du décor. "

 
ARDOUIN-DUMAZET, Voyage en France, 53è série. Basse-Bretagne. Paris, Berger-Levrault 1910. Chapitre III, pp. 31-35.

Mon frère Yves à Rosporden, Cahiers Pierre Loti, 1958

 

La dernière visite de Loti aurait eu lieu un peu avant 1900

Publié par Yves Le Corre

Source :Cahiers Pierre Loti, Association Internationale des amis de Pierre Loti,  Gallica

BERNARD, Emile au Pays de l'Aven, années 1880

Le château de Rustephan (Pont_Aven) Emile BERNARD, 1888

« Toute la campagne couverte de bruyères sur le chemin de Pont-Aven est jonchée de blocs de granit ; il y a un célèbre dolmen, ou « pierre de table » dans le voisinage, et, tout près, à Rustéphan, se trouvent les vestiges pittoresques d'un château du XVe siècle, auquel on accède par un bois en quittant la route au village de Nizon, à trois kilomètres de Pont-Aven. » 

Henry BLACKBURN (texte) – Randolph CALDECOTT (illustrations). Breton Folk. An artistic tour in Brittany. London, 1880. p. 128

L'aventure de ma vie, Emile Bernard,1887

Source (illustrations) : DELOUCHE, Dénise, Quelques artistes voyagent à pied,1984


 


Etude sur Mon frères Yves, de 1927

 

Ce coin de terre poussé au milieu d’un étang formé par l’Aven, ancienne Châtellenie de la famille de Montfort, enchante délicieusement Loti. 

« Connaissez-vous ce petit pays de Rosporden ? demande-t-il à Plumkett, avez-vous vu, en passant, les bois et l’antique église de granit ? Jamais je n’avais tant compris cette poésie bretonne, le charme paisible et suranné de ce pays. Les vielles chansons de la grand’mère berçant le petit Pierre mon filleul, dans un berceau d’un autre âge, les jolis costumes des jeunes filles avec leurs larges collerettes blanches plissées et leurs grandes coiffes … Et les sentiers pleins de chèvrefeuilles, de bruyères roses, les cieux chênes moussus, les campagnes tranquilles ayant ne ne sais quel recueillement d’autrefois avec de mystérieuses petites chapelles de granit plantées partout dans les bois … » 

CRAUZAT, Ernest de,  Le vrai Mon Frère Yves, Le Livre Contemporain, Paris, 1927

 

Voyager à l'époque de LOTI


CALDECOTT, Randolph, Breton Folk, an artistic tour in Brittany. London,1880

 “La diligence de Concarneau à Pont-Aven est pittoresque et primitive, dépourvue de ressorts, et munie de sièges extrêmement étroits et durs

Texte : Dorothy MENPES « Brittany » Londres, Adam et Charles Black, 1905.

BENOIST, Félix, texte

 

« La petite rivière d'Aven, qui sépare l'arrondissement de Quimper et celui de Quimperlé, s'y jette et en ressort assez forte pour pouvoir un peu plus loin faire flotter des barques. […] Les belles eaux de l'étang de Rosporden, qui baignent les murs de l'église et qui sont traversées par le viaduc monumental du chemin de fer de Nantes, offrent, avec la flèche gothique qui s'élève au-dessus des arbres, un point de vue des plus pittoresques, choisi par notre artiste pour représenter le tableau animé d'une lutte en Cornouaille »

La lutte, p. 26 :

«  Les prix n'y sont plus offerts par des princes ou par de grands seigneurs, mais plus habituellement par un riche fermier, lorsqu'il veut faire fouleur, par le piétinement une aire neuve à battre le grain. Les luttes ont lieu encore à l'occasion de certains pardons […] Les luttes sont annoncées d'avance dans les paroisses des environs. «  Que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent, dit le crieur, et qu'ils le redisent aux sourds. Tous les lutteurs sont appelés. L'arbre portera ses prix. Faites passer dans vos manches l'eau des bonnes fontaines. »

Au jour convenu, on voit donc arriver la foule dans le village désigné. La bombarde, le biniou et le tambourin annoncent de loin la fête. Les juges du camp s'efforcent à grand' peine de former l'arène, au cri de Lice! Lice ! ( Place ! Place!) et déploient à cet effet de longs fouets qui font reculer les hommes. D'autres, par galanterie pour les femmes, promènent une poèle à frire qui régularise les contours du cercle par menace de noircir toutes les coiffes mal alignées. Les spectateurs de deux premiers rangs sont accroupis sur leurs talons, les autres sont debout ou perchés en amphithéâtre sur les arbres voisins. Tous suivent avec anxiété les préludes, puis les péripécies du combat. Les préparatifs terminés, les champions commencent à paraître. Plus pudiques que les grecs, qui luttaient entièrement nus, les lutteurs bretons spnt vêtus de leurs bragou et d'une chemise serrée au corps pour offrir moins de prise à l'adversaire. Leurs longs cheveux sont noués sur la nuque par une torsade de paille. L'un des athlètes choisit aux branches de l'arbre ou de la fourche plantée en terre par le manche et qui, suivant l'annonce, «  porte des prix comme le pommiers des pommes, » un gage, le plus habituellement un chapeau ou une ceinture, qu'il agite en l'air ; puis il se met à faire le tour de l'enceinte, en cherchant un antagoniste. Si le prix est un mouton, il le détache du pied de l'arbre et, l'enlevant à bout de bras, il promène lentement le regard sur l'assemblée avec cette audace du geste qui distingue l'aristocratie musculaire. Après trois tours, s'il ne trouve point de rival qui se sente assez vigoureux pour accepter ce muet défi, le gage est acquis sans combat à e lutteur redoutable. Mais s'il se présente un second champion qui veuille le lui disputer, il lui crie « Chom a-za »! (halte-là!) C'est lui annoncer que le gant est relevé et que le combat va commencer. Le nouveau lutteur s'avance alors dans l'arène;il touche le premier de l'épaule, lui frappe trois fois dans la main, et se tournant vers lui en faisant ensemble le signe de croix : «  N'emploies-tu ni sortilège ni magie ? Lui demande-t-il ? - « Je n'emploie ni sortilège ni magie. - Es-tu sans haine contre moi ? - Je suis sans haine contre toi. - Allons donc ! - Allons!- Je suis de Lanriec – Moi, je suis de Bannalec. » Après ces paroles sacramentelles, un roulement de tambour se fait entendre, puis les deux athlètes se déchaussent, se frottent les mains de poussière afin de les avoir plus âpres et moins glissantes, et se saisissent lentement en se passant la main droite sur l »'épaule gauche et la main gauche sur le flanc droit. Ainsi enlacés, le corps penché en avant, le front collé l'un contre l'autre comme deux béliers, ils font arcs-boutants de leurs jambes et se poussent avec une force qui tantôt se neutralise et les rend immobiles, tantôt les fait s'allonger ou se rapetisser, se plier en acant ou en arrière, tournoyer ou bondir tout-à-coup comme un seul homme. […]

Pour être vainqueur, il ne suffit pas de renverser son antagoniste, il faut que celui-ci reçoive un Lamm, c'est à dire tombe sur le dos.[...] La défaite d'un des lutteurs est annoncée par sa chute, dont le bruit est couverts par les hourras de l'assistance : Lamm zo ! Le tumulte devient effroyable, les rangs se rompent, les gars de son village s'élancent au devant du vainqueur, ils l'enlèvent dans leurs bras, ils le portent en triomphe. Le prix, qu'il a bien mérité, lui est aussitôt délivré, et le bruit des danses, le chant des buveurs terminent cette belle journée... »

BENOIST, Félix, La Bretagne contemporaine, Paris, Charpentier 1865, Finistère, pp. 25-26.

Lien vers les illustrations

MORTIMER, Voyage au Pays de l'Aven, 1900

MENPES, Mortimer, Le pont (l'Aven)

"A mesure que nous approchions de Pont-Aven, le paysage devenait de plus en plus beau. De chaque côté de la route s'étendaient des kilomètres et des kilomètres de brillants ajoncs jaune moutarde brillant, mêlés à des touffes de fougères séchées rougeâtres, et bordés de lignes de pins bleu-vert. Çà et là, on voyait de grands rochers à demi recouverts du vert velouté de mousses, jetés çà et là dans un heureux désordre. Parfois le lierre s'enracine dans les anfractuosités des rochers où un peu de terre s'est amassée, et se glisse étroitement autour d'eux, comme soucieux de donner vie et chaleur à la pierre froide. Le soleil, comme une boule rouge, se couchait derrière les collines, laissant le ciel tacheté de nuages ​​d'une palette de mauves et des roses les plus pâles, ressemblant à la fine marbrure des papiers qu'on voit parfois à l'intérieur des couvertures des livres modernes bien reliés." (pp. 150-151)

Source : Dorothy MENPES, Brittany,  Londres, Adam et Charles Black, 1905.  (Second  voyage effectué en 1900)
Peintures de Mortimer MENPES

Voyage de leurs Majestés en Bretagne

 POULAIN-CORBION, Jean-Marie,  

Récit du voyage de leurs Majestés l'empereur et l'impératrice en Normandie et Bretagne.

p. 96  De Quimper à Lorient:  ( 13 août 1858). «  Les cultivateurs des communes voisines traversées par le cortège impérial, échelonnées de distance en distance, et ces groupes de cavaliers qui tous portaient des drapeaux et des bannières, après avoir salué de leurs acclamations les Augustes Voyageurs, rejoignaient le cortège et le suivaient jusqu'au moment où d'autres escouades de cavaliers venaient les remplacer. A chaque pas, sur la grande route, des arcs de triomphe de verdure et de fleurs avaient été construits ; les populations rurales se groupaient autour de ces monuments de leur dévouement au Souverain, et à côté des bannières aux couleurs variées les croix d'argent des paroisses indiquaient la présence du clergé, partout revêtu de l'habit de chœur et de l'étole. »  

Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1028142?rk=64378;0